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Maquette du destroyer HMS Campbeltown

Vue de profil d'une maquette du destroyer HMS Campbeltown qui éperonna la porte de la forme-écluse Joubert dans le cadre de l'opération britannique Chariot.
Raoul SEBILO (maquettiste)
Bois, matière plastique, métal et peinture H. 35 cm | L. 129 cm | l. 15 cm
Vers 1986 20e siècle
Saint-Nazaire France

Le Campbeltown, un navire américain, britannique ou allemand ?

Sur cette maquette du HMS Campbeltown, le navire arbore le White Ensign, pavillon de la Royal Navy, la marine militaire britannique. Pourtant, son allure est particulièrement proche d’un torpilleur allemand de la série des Möwe. Le maquettiste se serait-il trompé ?

Et non ! Mis en service en 1920 par l’United States Navy, la marine militaire américaine, le destroyer nait d’abord sous le nom d’USS Buchanan. Vingt ans plus tard, en pleine Seconde Guerre mondiale, il est cédé au Royaume-Uni. En 1942, la Royal Navy le modifie en lui supprimant deux cheminées sur les quatre d’origine. Les deux cheminées restantes sont taillées en biseau pour lui donner l’apparence d’un torpilleur allemand.

Que se trame-t-il ?

Cheval de Troie

Le HMS Campbeltown vient d’être désigné comme arme principale dans l’opération commando Chariot. Sa vitesse est un atout que les Britanniques ont l’intention d’utiliser pour atteindre et éperonner la porte d’accès de la forme-écluse Joubert à Saint-Nazaire. Une infrastructure unique par sa taille en Europe, tombée aux mains des Allemands depuis l’Occupation.

Ainsi « déguisé », le navire est ensuite transformé en bombe flottante par le lieutenant Nigel Tibbits. Une charge explosive à retardement est dissimulée dans un réservoir en acier bétonné dans la coque et situé au-dessus des soutes à combustible. Elle se compose de 24 grenades sous-marines de 180 kg chacune soit 3,1 tonnes d’explosifs !

Mission accomplie

Le 28 mars 1942, aux portes de Saint-Nazaire, le subterfuge fonctionne et fait gagner de précieuses minutes à l’opération. Après la pointe de Villès-Martin, l’armée allemande ouvre le feu. À la barre du HMS Campbeltown, le capitaine Sam Beattie fait hisser le pavillon et réplique.

En vue du combat, l’armement du navire a été amélioré avec des canons anti-aériens Orleikon. À bord, l’équipage et les groupes de commandos sont protégés par un blindage supplémentaire. Malgré d’importantes pertes humaines, le destroyer atteint sa cible. Le lendemain matin, l’impressionnante explosion est entendue jusqu’à La Baule… Il ne reste plus grand-chose du HMS Campbeltown.

En mars 1978, un canon avant de 76 mm est sorti de l’estuaire par des ouvriers du port lors d’un dragage. Il est identifié comme ayant appartenu au HMS Campbeltown. Aujourd’hui visible sur la terrasse panoramique de l’écluse fortifiée, il domine les lieux où se sont déroulés l’opération Chariot.

Envie d’en savoir plus sur le HMS Campbeltown et l’opération Chariot ?

Suivez les pas des soldats et commandos britanniques minute par minute dans Retour sur l’opération Chariot et découvrez ce qui relie une reine celte à ce raid britannique de la Seconde Guerre mondiale.

Belle découverte !