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Couronne commémorative de l’opération Chariot

Couronne commémorative de coquelicots synthétiques pour l'opération Chariot.
Anonyme (fabricant)
Matière synthétique, matière plastique, carton, bois et métal D. 44 cm | P. 9 cm
Vers 1990 20e siècle

Dans la nuit du 27 au 28 mars 1942, 171 des 620 participants estimés ont perdu la vie lors de l’opération Chariot, raid britannique visant les principales infrastructures portuaires de Saint-Nazaire, dont l’immense forme-écluse Joubert.

« Au champ d’honneur, les coquelicots… »

Composée de dizaines de coquelicots synthétiques, cette couronne d’un rouge chatoyant était destinée à être déposée au pied du monument commémorant les soldats ayant participé à l’opération Chariot, place du Commando, sur le front de mer de Saint-Nazaire.

En France, le bleuet, bleu comme l’uniforme des « Poilus » de la Première Guerre mondiale, symbolise le souvenir et la solidarité avec les anciens combattants et les victimes de guerres. Au Royaume-Uni, c’est le coquelicot. Il fait référence au poème In Flanders Fields (Au champ d’honneur en français) du canadien John McCrae, écrit pendant la Grande Guerre. Lieutenant-colonel et chirurgien, l’auteur y note que le coquelicot est la première fleur à pousser sur les tombes des nombreux hommes tombés dans la Deuxième Bataille d’Ypres.

Boadicée, de la reine celte à l’héroïne victorienne

Au centre de la couronne, sur un carton circulaire, est représenté une femme debout sur un char tiré par deux chevaux. Brandissant une lance, elle est accompagnée de deux autres femmes agenouillées à ses pieds. Sur sa tête, une couronne témoigne de son statut royal. Ces éléments, proches d’une statue de Thomas Thornicroft située face à Big Ben sur le pont de Westminster à Londres, permettent d’identifier la reine Boadicée ou Boudicca.

Privée de son royaume par les Romains à la mort de son mari, Boadicée est publiquement fouettée et ses deux filles violées pour s’être opposée à la domination romaine. Pour venger son sort et celui de son peuple, les Iceni, elle rassemble une armée de 120 000 hommes et combat les légions de Rome. Après plusieurs victoires, elle subit de fortes pertes à la Bataille de Watling Street et meurt peu de temps après, en 61.

« Chariot », tout un symbole

Longtemps condamnée par les écrivains pour avoir pris les armes alors qu’elle était une femme, Boadicée devient une héroïne populaire sous le règne de la reine Victoria. L’époque victorienne rapproche ces deux reines dont le nom possède la même signification : « celle qui remporte la victoire ». Devenue une figure de révolte contre l’envahisseur, son courage aurait inspiré le nom de code « Chariot », char en français, véhicule sur lequel elle est toujours représentée. L’association des anciens combattants de l’opération, la Saint-Nazaire Society a fait d’elle son emblème et elle est ainsi souvent représentée lors des commémorations nazairiennes. Celles-ci se déroulent aujourd’hui à quelques pas du vieux môle, l’un des lieux stratégiques du raid, où le monument a été déplacé.

Envie d’en savoir plus sur l’opération Chariot ?

Suivez les pas des soldats et commandos britanniques minute par minute dans Retour sur l’opération Chariot et découvrez l’histoire du HMS Campbeltown, le navire sacrifié qui éperonna la porte de la forme-écluse Joubert.