Papier imprimé H. 160 cm | l. 120 cm
1985 -
Saint-Nazaire -
Foule bigarrée, accordéoniste, clowns, ballons et cotillons... Sur cette affiche de 1985, la fête bat son plein. Pensée comme une parenthèse joyeuse avant la reprise du travail, la Fête de la Mer, organisée chaque fin d’été entre 1982 et 1991, renoue avec la tradition nazairienne des grands rassemblements populaires dans l’espace portuaire.
Saint-Nazaire, une ville en fête
Avant-guerre, les liens entre la population et le port sont forts. Ils s’expriment à travers de multiples occasions festives : lancements de paquebots, départs de navires, inaugurations d’infrastructures portuaires, régates… Autant de moments où la ville célèbre son ancrage maritime.
À la Reconstruction, les traumatismes du conflit étiolent ces liens. La ville nouvelle tourne le dos à son port. Les fêtes deviennent des vecteurs de cohésion : la Parade humoristique rassemble les habitants au cœur du centre-ville. Avant de laisser place au Chariboumnaz, une kermesse populaire aux accents bretons, installée au parc paysager.
Le port, un cœur symbolique à reconquérir
En 1982, la création de la Fête de la Mer marque un tournant. L’événement ambitionne de retisser le lien entre la ville et son port, de redonner une visibilité à l’estuaire dans la vie des Nazairiens. En haut de l’affiche, le nom de la fête s’impose fièrement. Au second plan, un paquebot à trois cheminées, clin d’œil au mythique Normandie, situe de manière implicite la scène sur les quais nazairiens.
Le décor est posé : le quartier du Petit Maroc, berceau historique de la ville et ancien point d’observation privilégié des départs de transatlantiques.
Quand la musique donne le ton
Au premier plan, la foule colorée anime la scène : cerfs-volants, clowns, musicien, photographe… La fête s’inspire de la kermesse, bon enfant, accessible, ludique. La musique est là, elle soutient, elle accompagne, mais s’efface derrière les animations parfois insolites : démonstration d’engins flottants improbables, matchs de catch au milieu du bassin, jet-ski…
Le public est au rendez-vous. Pourtant, un fil conducteur manque encore à l’ensemble. À partir de 1987, chaque édition adopte un pays comme thème. Car un port, par essence, est une porte sur le monde, un carrefour culturel. Cette nouvelle orientation ouvre la fête à des artistes d’autres horizons.
En 1992, la Fête de la Mer devient Les Fêtes de la Mer, puis se transforme en un festival musical ancré dans son époque, aujourd’hui bien connu des Nazairiens et au-delà : Les Escales.
Cette affiche a été donnée à l’Écomusée en 2024 par M. Leduc.