Le poste central

Précision et discrétion

Plus que tout autre bâtiment de la Marine, un sous-marin doit naviguer avec la plus grande précision. Pour intercepter un bâtiment ennemi ou pour stationner dans un secteur de patrouille étroit et éloigné des terres, les sous-mariniers n’ont pas le droit à l’erreur.

La discrétion est, elle aussi, essentielle. En immersion, le sous-marin doit entendre sans être entendu. Pour cela, la prudence des hommes est soutenue par des appareils de navigation robustes et silencieux qui leur permettent de patrouiller sans faire surface.

Le centre vital du sous-marin

Photographie en noir et blanc d'un marin aux barres de plongée du sous-marin Espadon

Située au milieu du sous-marin, comme son nom l’indique, la tranche des centraux abrite deux compartiments vitaux chargés de la détection et de la navigation : le « C.O. » ou central opérations et le « Central » ou poste central.

Au C.O., six hommes se chargent de la vue et de l’ouïe du sous-marin Espadon. Dans le compartiment voisin, le maître de central est responsable de l’immersion et de la pesée du sous-marin.

Avec trois ou quatre sous-mariniers, ils assurent la stabilité et toutes les manœuvres de conduite. Chaque étape doit être totalement maîtrisée pour ne pas compromettre la sécurité de l’équipage : plongée, déplacements en immersion, retour à la surface… Les réglages sont constants.

Avant chaque inclinaison, le personnel doit être averti par un message diffusé dans les haut-parleurs ainsi que par un klaxon d’alerte : 3 coups pour une descente, 1 pour une remontée.

Tous les clichés 360° pris à l’intérieur du sous-marin Espadon ont été réalisés par SBS Interactive.
Avec la participation de D. Goujon et T. Rocher, anciens sous-mariniers de l’Espadon pour les contenus.

Compas gyroscopique

Le compas indique le cap, la direction dans laquelle le sous-marin souhaite avancer. Pour être fiable, il est positionné au point le plus stable du bâtiment. Des répétiteurs sont installés à différents endroits du sous-marin pour relayer ce cap à ceux qui ont besoin : passerelle de navigation, central opérations, poste arrière…

Barre de direction de secours

Le barreur contrôle la direction du sous-marin. Aidé du gyrocompas, il maîtrise le cap de l’Espadon et le fait se déplacer latéralement, à bâbord (gauche) ou à tribord (droite).
La barre de direction principale se trouve dans le kiosque, lui-même situé à l’intérieur du massif. Elle est utilisée pour la navigation courante, en plongée comme en surface. En cas d’inaccessibilité de la partie supérieure du sous-marin : voie d’eau, attaque à la grenade… Une barre de secours est prévue dans le central.

Porte-voix

Les manœuvres nécessitent de nombreuses transmissions d’ordres et de comptes-rendus. Pour s’assurer une communication rapide, précise et sûre il existe de multiples réseaux de liaisons intérieures. Au poste central, les porte-voix offrent un lien constant avec la passerelle, le kiosque, le central opérations et les moteurs.

Téléphone

Plusieurs téléphones avec combinés sont disposés dans le sous-marin. La manette en haut à droite du poste permet de sélectionner le destinataire : 1 pour le poste arrière, 2 pour les moteurs électriques, 3 pour les moteurs diesel… Le numéro dédié au poste central est le 7.

Tableau de plongée

Ce poste permet de régler l’assiette du sous-marin, c’est-à-dire son degré d’inclinaison longitudinale. Pour plonger, pour remonter à la surface ou pour rester stable, le personnel de bord joue constamment sur de nombreux paramètres : barres de plongée pour l’inclinaison, remplissage des ballasts pour la plongée, les régleurs et les caisses d’assiette pour la pesée… Un sous-marinier contrôle l’avant de l’Espadon pendant que le second surveille l’arrière. Un électricien s’occupe des chasses, de l’air comprimé et des relevés de batterie. Ils travaillent en étroite relation avec un mécanicien situé dans le local commande propulsion dans la tranche des moteurs diesel.

Purge des ballasts

La flottabilité est gérée grâce à un système de neuf réservoirs, nommés ballasts, qui se situent entre les deux coques du sous-marin. Pour plonger, les sous-mariniers ouvrent les purges, laissant l’eau remplir les réservoirs. Pour revenir à la surface, ils actionnent la chasse d’air à haute pression. L’air comprimé, stocké dans le sous-marin, « chasse » l’eau des réservoirs et la remplace.
Au central, un tableau rassemble les indicateurs lumineux de ces purges. Si le voyant est vert, la purge est ouverte, s’il est rouge elle est fermée.