Les moteurs électriques

En toute discrétion

L’Espadon est un sous-marin de la Marine nationale française, conçu pendant la guerre froide. Admis au service actif en 1960, il est le cinquième de la série des Narval. Cette nouvelle série de sous-marins, pensée dans un contexte international en tension, possède un atout de taille : sa discrétion. Une qualité qui se manifeste par une capacité à plonger plus longtemps, plus profondément et plus silencieusement que les autres submersibles français contemporains.

Une double propulsion

Comme tous les sous-marins « classiques » (non-nucléaires), il possède deux sources d’électricité : batteries et groupes électrogènes.

Sous l’eau, il doit être indétectable. L’électricité est alors fournie par les batteries dont l’utilisation est discrète. Lorsque le sous-marin remonte à la surface ou à faible immersion, ce sont les groupes électrogènes qui prennent le relais. Bruyants, et donc repérables, ils permettent cependant de recharger les batteries qui s’épuisent rapidement.

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Tous les clichés 360° pris à l’intérieur du sous-marin Espadon ont été réalisés par SBS Interactive.
Avec la participation de D. Goujon et T. Rocher, anciens sous-mariniers de l’Espadon pour les contenus.

Logement des mécaniciens et des électriciens

Dans la tranche arrière du sous-marin, le local des moteurs électriques était précédé par douze bannettes où dormaient les mécaniciens et les électriciens. Ils étaient ainsi au plus près de leur poste. Aujourd’hui, il n’en reste que six.

Les lignes d’arbre des hélices (sous le plancher)

Le sous-marin est propulsé par deux hélices. Chacune est fixée au bout d’une ligne d’arbre qui est reliée à la fois aux moteurs électriques et aux groupes électrogènes. Grâce à un système d’embrayeurs, l’équipage peut alterner trois modes de fonctionnement :
- la propulsion diesel grâce aux groupes électrogènes avec ou sans recharge des batteries,
- la propulsion électrique grâce aux batteries et en débrayant les groupes électrogènes bruyants,
- la charge autonome en débrayant la ligne d’arbre, qui permet une recharge des batteries sans entraîner l’hélice.

Moteurs électriques principaux (sous le plancher)

Le sous-marin Espadon est doté d’un appareil moteur dit « de plongée » constitué de deux moteurs électriques principaux (MEP) et deux moteurs électriques de croisière (MEC). Ces quatre moteurs sont alimentés par des batteries préalablement chargées grâce aux groupes électrogènes.

Les deux moteurs électriques principaux de 1 500 CV chacun permettent au sous-marin d’avancer à vitesse rapide, soit 16 nœuds en surface (environ 29 km/h) et 18 nœuds en plongée (environ 33 km/h). Cette vitesse ne peut cependant être tenue par le sous-marin que pendant une à deux heures.

Moteurs électriques de croisière (sous le plancher)

En plus de ces deux moteurs électriques principaux, l’Espadon possède deux moteurs électriques de croisière.

Permettant au sous-marin d’avancer uniquement à très petite vitesse, ils sont utilisés lorsque l’équipage veut être d’une discrétion totale. Une fois ces moteurs de 120 CV mis en marche, le sous-marin n’avance qu’à 3 ou 4 nœuds (entre 5 et 7 km/h). Cette vitesse peut être tenue par le sous-marin pendant 5 à 6 jours.

Local commande propulsion

Entre les compartiments des moteurs électriques et des groupes électrogènes se trouve un poste de conduite de la propulsion. Dans la partie la plus proche, deux électriciens commandent les tableaux de manœuvre des moteurs électriques pour moduler les changements d’allure. Au fond, sont regroupés les équipements de conduite des trois groupes électrogènes et les commandes des génératrices pour la charge des batteries.

Il est séparé du compartiment des électriques par une porte étanche résistante à la pression de l’eau utilisable en cas de noyage de la partie arrière du sous-marin.