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Autocollant de Radio Libre Populaire

Autocollant de la Radio Libre Populaire en forme de triangle rouge représentant une antenne radio blanche diffusant des ondes barbelées découpées par une pince noire.
Anonyme illustrateur
Papier autocollant H. 12 cm | l. 19 cm
Après 1978 -
Saint-Nazaire lieu d’utilisation

Rouge révolté, ondes tranchées, antenne libérée… Le ton de Radio Libre Populaire est donné !
Retour sur la naissance de la radio pirate nazairienne à travers cet autocollant remis à l’Écomusée par l’un de ses fondateurs.

Libérer les ondes

La pince qui cisaille les barbelés symbolise une transgression : ouvrir les ondes radio à tous. Depuis 1945, la radiodiffusion française est verrouillée par l’État, à l’image d’autres pays européens. À partir de Mai 68, ce monopole est vivement contesté, alors perçu comme un obstacle à la liberté d’expression. En dix ans, une centaine de stations illégales surgissent, depuis les eaux internationales, les frontières, les campagnes ou les villes.

Saint-Nazaire ne fait pas exception ! En 1978, Jacques Sauvageot, Jean-Pierre Suaudeau et Yves Marzelière, militants d’extrême-gauche, lancent Radio Libre Populaire (RLP).

Émettre coûte que coûte

De 88 à 104 MHz : toute la bande FM ! Pour déjouer les brouillages, la fréquence change régulièrement, parfois même en direct.

Les débuts sont rocambolesques : matériel vendu par Radio Libre 44, émission depuis les appartements des membres à la Chesnaie ou depuis une voiture… Le petit groupe d’amateurs joue au chat et à la souris avec la police.

La diffusion s’installe ensuite clandestinement sur le toit de la Maison du Peuple, dissimulée derrière l’Association Nazairienne pour la Liberté d’Expression. En trois ans, les émissions sporadiques deviennent quotidiennes.

Donner la parole à ceux qui ne l’ont pas

Avant sa légalisation, la station incarne à Saint-Nazaire un espace d’expression inédit. Elle se dit « populaire » et ouvre son micro aux luttes sociales, aux musiques engagées, aux débats sur l’IVG, l’accueil des étrangers ou le nucléaire. Sa « Tribune libre » donne la parole aux auditeurs, « Petite fugue pour un violon » aux détenus de la prison.

Le 29 juillet 1982, la loi promise par François Mitterrand met fin au monopole d’État. De la clandestinité aux subventions municipales, RLP se professionnalise et s’éloigne de ses premières ambitions. En 1985, en plein essor des radios musicales et commerciales, elle devient Turbulences, puis est rachetée par CFM, future RFM.

Cet autocollant et d’autres objets de Radio Libre Populaire ont été donné à l’Écomusée de Saint-Nazaire en 2018 par Yves Marzelière.