

Un équipage hiérarchisé
L’équipage de l’Espadon est composé d’une soixantaine de personnes : des officiers, des officiers-mariniers, des quartiers-maîtres et des matelots. Parmi les officiers, le commandant et le commandant en second assurent la responsabilité du sous-marin et des hommes à bord. L’âge des sous-mariniers va de 17 ans pour le plus jeune, surnommé le Bidou, à un peu plus d’une trentaine d’années pour le commandant.
Deux équipages forment l’ensemble des sous-mariniers au service de l’Espadon. En alternance, l’un travaille à terre tandis que l’autre est en mer. Chacun suit un cycle où se succèdent les périodes d’entretien, d’entrainement, de patrouilles et de permissions.
Une organisation rigoureuse
La plus grande partie de l’équipage, officiers compris, assure, comme dans toutes les autres unités de la Marine Nationale, le service par tiers.
- Le premier tiers assure le quart, c’est-à-dire la conduite et la surveillance des installations du navire.
- Le second effectue l’entretien et le dépannage.
- Enfin, le dernier tiers est de repos.

Une journée de 24 heures est divisée en 7 quarts :
- 4 quarts de 4 heures (de 8 heures à 12 heures, de 20 heures à minuit, de minuit à 4 heures et de 4 heures à 8 heures),
- 2 quarts de 3 heures (de 12 heures à 15 heures et de 15 heures à 18 heures),
- 1 quart de 2 heures (de 18 heures à 20 heures).
Cette organisation permet d’éviter que la même équipe travaille toujours aux mêmes horaires. Seuls le commandant et son second ne font pas de quart.
Portrait de sous-marinier : Dominique Goujon
Dominique Goujon a quitté l’école en première pour entrer au centre de formation de la marine d’Hourtin en Gironde. Il veut alors devenir timonier comme son grand-père. Pour cela, il accomplit son brevet élémentaire au centre d’instruction navale de Saint-Mandrier près de Toulon. Son souhait est « d’entrer aux forces sous-marines ».
Il embarque à bord de l’Espadon le 10 décembre 1973 jusqu’à mi-août 1976. En tant que timonier, et après avoir passé son brevet élémentaire de sous-marinier, il tient à jour les cartes et les documents nautiques.
Il suit ensuite les cours de quartier-maître de sa spécialité. Il effectue alors quatre patrouilles sur le Redoutable, sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE). Puis après le cours de navigateur près de Brest, il accomplit pendant un an un stage sur un remorqueur militaire. Début 1982, il est à bord du Narval.
Enfin, après le brevet supérieur de sous-marinier où il étudie la mécanique, l’électricité, tout ce qui concerne le fonctionnement du sous-marin et le personnel, il revient à l’Espadon de fin 1982 à fin 1984, en tant que patron du pont. Il est alors maître d’équipage et seconde l’officier en second.
Il dort au F3, dans la chambre des premiers maîtres, surnommée ainsi, car elle n’a que trois couchettes.
Les missions du sous-marin l’emmènent sous l’océan Atlantique, la Méditerranée, en mer du Nord jusqu’au-delà du 70e nord et en mer des Caraïbes.
Après 13 000 heures de plongée et onze ans et demi de service, il quitte les sous-marins et continue sa carrière en surface sur une gabare de mer à Toulon puis sur un patrouilleur à Tahiti jusqu’à fin 1989 où il retourne à la vie civile.
En classe : activités à réaliser avec les élèves
Différentes activités sont proposées pour faire réfléchir vos élèves sur la vie à bord du sous-marin Espadon.
Activité « Vivre et travailler ensemble à bord »
Pour évoquer l’organisation à bord, vous pouvez faire lire à vos élèves le témoignage de l’ancien sous-marinier, Dominique Goujon. Puis à partir de ce texte, vous pouvez lancer une discussion argumentée :
- Que leur inspire ce témoignage ?
- Ressentent-ils des émotions particulières ?
- Que peut induire la situation particulière de proximité entre sous-mariniers et le découpage de la journée par quarts ?
- Quelles aptitudes et valeurs personnelles sont nécessaires pour s’adapter à ces conditions ?
Il s’agit de parler de respect, de solidarité, de camaraderie, d’organisation, de rythmes de travail spécifiques…
Cela peut se faire sous forme de débat oral, être complété par une restitution écrite.
Activité « Un équipage aux ordres »
L’ordre militaire nécessite à ce que chacun reste à sa place. Le commandant est le seul à connaître les missions pour que le secret soit respecté. Il prend les décisions et chacun s’exécute !
Les élèves doivent replacer 7 grades sur une échelle pyramidale. En haut, le commandant puis le maitre principal. Au milieu le second maitre et le quartier-maître. En bas les 3 membres d’équipage. Ils peuvent s’aider en allant sur le site de la Marine Nationale.
